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La date de la récolte est raisonnée
de la manière suivante :
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En pomme
de terre de conservation, les tubercules sont arrachés à
maturité complète (fanes desséchées, peau subérifiée) afin de
mieux les conserver; la date de récolte variera de la mi-juillet
pour les variétés hâtives, au début octobre pour les plus
tardives.
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En
pomme de terre primeur, la date de récolte est commandée par
l'évolution des cours : on récolte bien avant maturité, la
peau des tubercules se desquamant encore.
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Pour le
plant, l'époque d'arrachage est étroitement liée à la date
de défanage. Il est indispensable de laisser les tubercules en
terre pendant au moins trois semaines après la destruction des
fanes ; l'épiderme peut ainsi durcir, ce qui augmente la résistance
des tubercules aux endommagements mécaniques. Cependant, en cas de
présence de gale commune, rhizoctone, gangrène, taupins, il est nécessaire
d'arracher dans des délais plus courts ; il convient alors
d'apporter une attention toute particulière à la protection des
tubercules contre les blessures.
La date de récolte dépend aussi
des conditions climatiques. En effet, il faut éviter d'arracher par
temps trop sec, les mottes étant alors aussi dures et agressives que
des pierres, mais également par temps trop humide, la terre adhérant
aux tubercules et les risques de pourriture augmentant.
La récolte se fait à l'aide d'arracheuses
mécaniques, dont les
performances (vitesse de travail et prévention des endommagements) ont
été considérablement accrues au cours des dix dernières années.
L'opération consiste successivement à :
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soulever le billon dans
lequel sont les tubercules,
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le désagréger pour isoler
les corps étrangers (mottes, pierres, fanes...),
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isoler les tubercules,
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les déposer sur le sol pour
la mise en sac ou les vider en vrac dans une remorque.
Ces opérations sont réalisées le
plus souvent en une seule fois
à l'aide d'une machine comprenant un soc souleveur, un organe séparateur
(souvent constitué d'un tablier élévateur formé de barres
transversales et animé de mouvements de secouage) et un tapis roulant
qui entraîne les tubercules vers la remorque (ou vers un organe trieur
et ensacheur sur les machines les plus perfectionnées). Une autre
approche peut consister à décomposer lopération en deux phases :
arrachage et mise en andains des pommes de terre, puis reprise de
landain.
Des calibreuses à secousses ou
rotatives permettent d'éliminer les petits tubercules (ou "grenaille
", de calibre < 30 g) et de séparer les gros des moyens
calibres.
Une bonne conservation
doit limiter les pertes et garder sa valeur au tubercule.
La ventilation
chaude assure le séchage et
la cicatrisation des blessures. Sèche, intacte (ou bien cicatrisée),
la peau est une barrière naturelle aux différents parasites. Cette
ventilation chaude doit durer environ 15 jours au cours desquels on
insuffle de l'air aux heures chaudes de la journée. A cette période de
fin d'été, la température élevée est sans effet sur l'évolution
future de la germination. Au-delà de cette ventilation séchante,
commence la période de conservation à température bien plus basse (+
4°C).
L'aménagement d'un local
de conservation dépend de la destination des tubercules. Pour ceux
qui sont destinés à la vente avant début décembre, il s'agit plutôt
de problèmes de stockage que de conservation. Il n'y a pas de risques
de gelée, ni de germination. Pour ceux qui ne doivent être vendus
qu'entre décembre et mi-février, ainsi que pour les plants, la
conservation devra se faire dans des locaux spécialement aménagés,
avec une ventilation froide,
car il faudra éviter la germination, le gel, ainsi que la condensation
d'eau et l'accumulation de dioxyde de carbone.
Passé février, la conservation des tubercules de consommation ne peut
se faire sans dégermage ou emploi d'inhibiteurs de germination. S'il
s'agit de pommes de terre de consommation, on évitera le verdissement
en conservant dans un local obscur.
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