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POMME DE TERRE

 

Protection phytosanitaire

Lutte contre les maladies - Lutte contre les ravageurs - Lutte contre les adventices


Lutte contre les maladies

Les principales maladies de la culture, ainsi que les moyens de lutte, sont classés dans le tableau 1. Le traitement des plants, toujours indispensable, vise essentiellement le rhizoctone brun (responsable de chutes de rendement élevées) et la gale argentée (qui déprécie l’aspect donc la qualité des tubercules-fils). En situation à faible risque (plants apparemment sains et sol peu contaminé), le traitement fongicide réalisé par le fournisseur pour se prémunir contre les maladies apparaissant pendant la conservation des plants peut être suffisant. Sinon, un traitement par l’agriculteur est nécessaire par trempage ou pulvérisation Ultra Bas Volume, qui nécessitent une manipulation supplémentaire des plants, ou par poudrage dans la planteuse. La seule matière active autorisée contre la gale argentée est le mancozèbe ; le tableau 2 donne les produits fongicides les plus couramment utilisés.

Les traitements fongicides en végétation sont surtout dirigés contre le mildiou, qui est probablement la maladie de la pomme de terre la plus grave de par son effet sur le rendement et son incidence sur l’aptitude de la pomme de terre à la conservation. Le mildiou évolue par cycles successifs rapprochés qui peuvent entraîner des destructions de feuillage rapides, massives et incontrôlables : la lutte contre cette maladie ne peut donc s’envisager que de manière préventive. Elle repose sur un suivi rigoureux de la climatologie locale, une surveillance vigilante des parcelles ; les premiers traitements doivent être effectués dès la diffusion d'un avis de traitement par les Stations d'Avertissements Agricoles des services de la Protection des Végétaux. Les interventions doivent se faire avant toute période d’hygrométrie saturante longue (pluie, brouillards). La protection doit continuer tant qu’il reste des parties aériennes vivantes sur la parcelle ; les agriculteurs sont presque toujours amenés à traiter un grand nombre de fois chaque parcelle (jusqu'à huit ou dix fois), avec différents types de produits (de contact, pénétrants, ou systémiques). Cette lutte contre le mildiou est très consommatrice en fongicides et son efficacité est menacée par les modifications des agents pathogènes ; c'est pourquoi la voie de la résistante variétale est maintenant privilégiée, des recherches allant dans ce sens.

En cas d’attaque importante, des traitements contre l'alternariose peuvent également se justifier. En ce qui concerne les maladies à virus, la contamination des plantes, au champ, se fait principalement par les pucerons, selon deux modes différents :

  • le mode "persistant" pour le virus de l'enroulement,

  • le mode "non persistant" pour les virus du stylet (Y et A principalement).

Ces différences imposent l'emploi de traitements à action spécifique. Les traitements aphicides (cf. infra) sont efficaces contre la transmission du virus de l'enroulement, mais inopérants pour les autres virus. Certains virus sont aussi transmis par le sol (virus Mop Top).

Récemment a commencé à se développer dans l’Union Européenne la bactérie responsable de la pourriture brune (Burkholderia, anciennement appelée Pseudomonas). Sa présence dans une parcelle entraîne l’interdiction d’y cultiver de la pomme de terre pendant cinq ans.

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Lutte contre les ravageurs

Les principaux ravageurs de la pomme de terre sont présentés au tableau 3.

Les traitements du sol sont réalisés pour lutter :

  • contre les nématodes, lorsque le seuil de cinq larves par gramme de sol est dépassé, ou lorsque les nématodes présents sont susceptibles de transmettre des maladies ;

  • et surtout contre les larves de taupins, en particulier quand le précédent est une prairie permanente ou temporaire (occasionnellement, des applications d'insecticides peuvent être réalisées contre les vers blancs - larves du hanneton commun - et les scutigerelles).

Contre les insectes, on peut utiliser des organo-phosphorés. Ils n'assurent qu'une protection partielle du fait d'une persistance d'action moyenne. En revanche, ils présentent une bonne efficacité vis-à-vis des scutigerelles. Sous forme de microgranulés, ils peuvent être appliqués en localisation dans la raie de plantation afin de diminuer le coût du traitement ; des localisateurs peuvent s'adapter sur les planteuses.

Les traitements insecticides en végétation ont surtout pour but de détruire les doryphores et, éventuellement, les pucerons lorsque le produit possède également des propriétés aphicides. Deux applications peuvent être nécessaires selon l'importance des populations de doryphores présentes. Les larves sont facilement tuées par la plupart des produits ; les adultes sont plus résistants. De nombreuses matières actives sont disponibles, toutes de bonne efficacité : des carbamates, des organo-phosphorés et organo-chlorés, des pyréthrénoïdes de synthèse.

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Lutte contre les adventices 

Le tableau 4 recense les familles d'herbicides et leur mode d'action.

Le désherbage chimique s'effectue préférentiellement avant la levée ou, au plus tard, au moment de la levée.

Avant la levée, les traitements doivent être réalisés par temps calme (sans vent) pour éviter une pulvérisation sur un seul des deux flancs de la butte, avant la levée des premières touffes, et sur un sol suffisamment émietté. Un buttage préalable doit être effectué, à moins que le recouvrement par les disques de la planteuse ne soit suffisant. Quand la flore adventice est essentiellement composée de mauvaises herbes résistantes, il est indispensable d'avoir recours à des herbicides de contact utilisables à la levée des pommes de terre.

A la levée, seuls le diquat et le paraquat peuvent être appliqués à l'apparition des premières touffes de pommes de terre (10 à 15% de pieds levés au maximum). La plupart des mauvaises herbes annuelles levées ainsi que les parties aériennes des plantes vivaces sont détruites. Le diquat agit plus rapidement que le paraquat, mais ce dernier est beaucoup plus efficace contre les graminées. Leur persistance d'action est faible : ils maintiennent le sol propre durant les 3 ou 4 semaines qui suivent le traitement.

Après la levée, des traitements de "rattrapage" sont encore possibles en cas de besoin (inefficacité des traitements de pré-levée sur dicotylédones ou graminées). Mais, sauf lorsqu’il s’agit d’antigraminées spécifiques, le manque de sélectivité des produits rend l’opération délicate, et il faut craindre des dégâts sur la culture, surtout sur certaines variétés.

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Mise à jour : 2016 - Auteurs - Département SIAFEE - AgroParisTech