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POMME DE TERRE

 

Implantation

Travail du sol... - Préparation des plants...


Travail du sol préalable à l’implantation, mise en terre, buttage

Le travail du sol doit permettre, outre une bonne levée et un bon enracinement des plantes, l'exécution du buttage (cf. infra) dans de bonnes conditions, et la préparation de conditions favorables à la récolte (absence sur la profondeur d’arrachage de grosses mottes et de pierres qui sont causes d'endommagement et rendent les opérations de triage plus difficiles). Il vise donc à obtenir une zone ameublie de manière uniforme sur 15 à 20 cm de profondeur.

Généralement, on réalise en terre suffisamment argileuse (au-dessus de 18 à 20% d'argile) un labour avant l'hiver pour favoriser la formation de terre fine sous l'action du gel. Lorsque le climat et la texture ne permettent pas cette action, on laboure juste avant la plantation en recherchant un émiettement maximum. Le labour est suivi de passages d’outils de travail superficiel en nombre minimal pour éviter les tassements, mais avec une profondeur de travail importante.

La plantation est réalisée avec un matériel spécifique, une planteuse (2 à 6 rangs). Dans la plupart des exploitations, ces planteuses sont maintenant à alimentation automatique, et peuvent être spécialement équipées de manière à planter des plants prégermés. La planteuse réalise en un seul passage l’ouverture de la raie à l’aide d’un soc rayonneur, la dépose des plants dans le rang à intervalle défini, et le recouvrement à l’aide de disques ou de socs butteurs. La planteuse modèle donc de manière considérable le sol (Figure 1) : les tubercules sont déposés à peu près au niveau correspondant à la surface du sol avant passage de la planteuse, et les organes de buttage les recouvrent par déport latéral de la terre située entre les rayons. La formation de ces buttes permet de disposer autour du tubercule d’une certaine épaisseur de terre ameublie dans toutes les directions, sans nécessiter un travail du sol préalable de profondeur excessive.

Dans certains cas, la plantation peut être précédée d’une opération d’andainage des pierres et des mottes dures, qui sont rassemblées en ligne en-dehors des emplacements des sillons afin de les éliminer des futures buttes.

Enfin, si dans les sols légers et se réchauffant facilement, un buttage définitif peut être réalisé par la planteuse sans préjudice pour la phase de levée, ce n’est pas le cas dans les sols argileux ou battants. Dans ces situations, la planteuse n’effectue qu’un « pré-buttage » en recouvrant les tubercules de 5 à 10 cm de terre. Le buttage définitif est ensuite réalisé en un ou deux passages avec un outil spécifique, une butteuse, dans les dix à quinze jours suivant la plantation. La formation de buttes de forme trapézoïdale de 20 cm de hauteur environ et de 600 à 700 cm3 de section permet au système racinaire, aux stolons et aux tubercules-fils de croître dans les conditions optimales ; elle permet aussi d’éviter le verdissement des tubercules en les mettant bien à l’abri de la lumière, et favorise le déroulement correct des opérations de récolte.

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Préparation des plants, choix de la date et de la densité de plantation

L’utilisation de plants certifiés est obligatoire pour disposer de plantes relativement indemnes de maladies à virus. Il faut utiliser des plants ni trop âgés (risque de boulage) ni trop jeunes (retards de croissance). Les meilleurs sont en général des plants certifiés dont les germes sont à leur vitesse de croissance maximale. L’agriculteur peut réaliser lui-même une prégermination (qui permet de gagner du temps par rapport à la mise en terre d’un tubercule encore en dormance) soit en exposant dès février les tubercules étalés dans des clayettes dans un germoir où la température et l’éclairement peuvent être contrôlés ; soit, en l’absence de germoir, par réchauffement et exposition à la lumière en les alignant en sacs sous hangar deux semaines avant la plantation.

Le raisonnement de la densité de plantation doit être fait en fonction du nombre de tiges/ha souhaité (cf. Rendement Qualité) ; plus il est élevé, plus les tubercules-fils sont nombreux, mais moins ils sont gros, et vice versa. Le tableau 1 donne les quantités de plants à l’hectare compte tenu du calibre et de l’objectif de nombre de tiges, pour la variété Bintje. En conditions non limitantes de température et d'humidité, un peuplement de 180.000 à 200.000 tiges/ha doit être atteint pour la variété Bintje si l’on veut obtenir un rendement élevé avec de nombreux tubercules de calibre homogène (45-70 mm). Dans les terres peu profondes et plus sèches, ou si l’on désire une plus grande proportion de gros tubercules (pour la transformation en frites par exemple), un peuplement de 160 à 180.000 tiges/ha est suffisant. Pour les autres variétés, les densités de plantation sont adaptées en fonction de la note de grosseur de la variété et de la destination des tubercules.

En général, la plantation est réalisée courant avril ; la date retenue est essentiellement fonction de la zone de production, de la nature du sol, des conditions climatiques et de la variété choisie. La date de plantation a une incidence sur l'âge physiologique des tubercules-fils, facteur qui peut être utilisé pour la production de plants en fonction de l'aptitude variétale :

  • la plupart des variétés tardives doivent être plantées tôt : fin mars-début avril ;

  • les variétés hâtives et demi-hâtives peuvent être plantées plus tard, pendant la deuxième quinzaine d'avril. Une plantation plus tardive conduit à récolter des plants jeunes qui porteront moins de germes et produiront en conséquence moins de tubercules-fils.

La température du sol est un facteur limitant : une plantation en terre froide et mal ressuyée retarde la levée et expose davantage les germes aux attaques de rhizoctone ; elle induit également des risques de mauvaise préparation de la structure du sol dans les buttes.

 

 

Mise à jour : 2016 - Auteurs - Département SIAFEE - AgroParisTech