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Lutte
contre les maladies - Lutte
contre les parasites animaux - Lutte
contre les adventices
Lutte
contre les maladies
Le maïs est une espèce qui a lavantage dêtre
peu touchée par les maladies et ne nécessite en général pas de
protection fongicide en culture. Par ailleurs, il existe une bonne
variabilité génétique dans la tolérance aux maladies, qui peut être
valorisée par le producteur par le choix variétal en fonction des
risques liés à la région dans laquelle il cultive.
* Les fontes de semis
Elles sont provoquées par différents champignons présents
dans le sol ou à la surface des grains. Elles détruisent le jeune maïs
au cours de la levée (nécrose brune). Les dégâts sont d'autant plus à
redouter que les conditions d'implantation sont difficiles : froid,
asphyxie, phytotoxicité. A partir de 20 à 30% de pieds manquants, il
faut semer à nouveau. Pour lutter contre les fontes de semis, toutes les
semences de maïs sont traitées à titre préventif avant d'être
commercialisées. Pour l'agriculteur, la seule action efficace est
l'application de techniques culturales favorisant l'implantation de la
culture : éviter les semis trop profonds, trop précoces en sol froid,
drainer...
* Le charbon du maïs
Il est provoqué par Ustilago maydis et peut
attaquer tous les organes aériens de la plante. Il forme des tumeurs
blanches qui éclatent à maturité libérant une poussière noire
abondante (spores). Les dégâts sont proportionnels à la taille des
tumeurs. Une petite tumeur n'a qu'une faible incidence sur la plante alors
qu'une tumeur de la taille du poing la rend presque toujours stérile. Les
spores de charbon sont véhiculées par le vent. Le champignon pénètre
au niveau des blessures, sur des tissus jeunes. Ces blessures, souvent de
taille microscopique, peuvent être provoquées par des insectes, des
vents de sable, des applications de produits phytosanitaires. Le charbon
se développe principalement lors d'étés chauds et secs. La lutte
chimique peut se faire :
-
indirectement, en luttant contre les insectes
favorisant les attaques de charbon (oscinie),
-
directement, par l'application de fongicides.
La lutte directe n'est justifiée que dans les
productions de semences situées dans les zones à risque (Sud de la
France) ; les meilleurs résultats sont obtenus en traitement préventif (Figure
1).
* Le charbon des inflorescences
Provoqué par Sphacelotheca reiliana, il est
apparu en France en 1984, et sest étendu géographiquement (Sud-Ouest,
Centre-Ouest, nombreux foyers dans le Centre, en Alsace et en Bretagne).
Lintensité des dégâts causés par cette maladie (inhibition du développement
des grains sur lépi) et la durée de viabilité des spores nécessitent
de recourir à des variétés tolérantes en labsence de protection.
Dans le cas de variétés sensibles, il faut protéger la culture par un
traitement du sol ou des semences. En zone infectée, un calcul économique
simpose pour choisir entre ces deux options. Les caractéristiques de
tolérance des variétés à cette maladie sont devenues dans ces régions
lun des premier critères de choix variétal pour les agriculteurs.
* Rouille et helminthosporiose
Ces deux champignons ont besoin de chaleur et d'humidité;
ils provoquent un dessèchement prématuré du feuillage. Plus l'attaque
est précoce (premières taches visibles dès la floraison), plus elle est
dangereuse et plus la diminution de la taille des grains est importante.
Un broyage des plantes malades après la récolte et un labour précoce réduisent
les risques d'attaques pour la culture suivante. Des interventions se
justifient en cas d'attaques précoces, surtout en production de semences.
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Lutte contre les parasites animaux
A linverse des maladies, les animaux ravageurs du maïs
sont fréquemment susceptibles de causer des dégâts importants à la
culture.
* Taupins : le risque est permanent.
Ses larves, "vers fil de fer", se rencontrent souvent
derrière prairie et en monoculture de maïs. Elles peuvent causer des dégâts
pendant 4 années consécutives; elles rongent les semences, perforent les
plantules au collet et provoquent la disparition de pieds.
* Oscinie : cette mouche pond dans
le cornet dont les feuilles restent accolées et déformées. Les dégâts
sont importants par temps froid et sur les variétés démarrant mal.
* Geomyza se rencontre surtout dans
l'Ouest. Elle provoque le dessèchement de la feuille centrale au stade 3
feuilles, la déformation du pied "en poireau", et la
disparition de pieds.
* Scutigérelle : lié à certaines
parcelles, ce "mille-pattes" blanc, transparent, de
taille maximale 5 mm, sévit surtout dans des sols légers et humides. Il
dévore les jeunes racines. Aucune lutte curative n'est possible : lorsque
les dégâts sont apparus, ils sont irréversibles.
La lutte préventive par désinfection du sol
(traitement du sol en plein, localisé, ou maintenant traitement des
semences) est seule envisageable contre l'ensemble de ces parasites. Cette
lutte préventive concerne aussi des parasites plus occasionnels tels que
mouche des semis, nématodes, blaniules.
* Limaces : le risque se situe après la
levée du maïs. Les applications de granulés anti-limaces sont effectuées
dans la plupart des cas « en plein », l'objectif étant alors
d'avoir 25 à 30 grains/m²; parfois également en localisation sur la
ligne de semis avec un matériel complémentaire au semoir, contre les
attaques précoces.
* Corbeaux (freux et choucas) : ceux-ci
déterrent les grains à la levée ou les mangent sur les épis tombés.
Des pièces entières, situées trop près de colonies de corbeaux, sont
ainsi anéanties. On peut lutter par répulsifs chimiques ou acoustiques.
* Pyrale et sésamies : les chenilles de ces lépidoptères attaquent les jeunes feuilles
et creusent des galeries dans les tiges et les épis. En minant les tiges,
les chenilles gênent les échanges nécessaires à la maturation et
provoquent une casse plus ou moins importante selon les variétés. En
s'installant dans l'épi, elles dévorent les grains. Toutefois, le dégât
primordial est la perturbation de la nutrition minérale et hydrique de la
culture. La sésamie ne se rencontre qu'au sud d'une ligne
Bordeaux-Valence, la chenille étant très sensible aux hivers froids. On
trouve la pyrale presque partout en France. L'adulte est un papillon qui
vole généralement dès la mi-juin. Il dépose ses oeufs en plaquettes
sous les feuilles et sur les spathes. Avant de pénétrer dans les tiges
ou les épis, la chenille est baladeuse. Cette vie extérieure, "stade
baladeur", dure de 3 à 7 jours. Le broyage des résidus et le
travail du sol détruisent une majorité de larves. La lutte chimique est
efficace uniquement si les chenilles sont en présence de l'insecticide
pendant leur "stade baladeur" (qui est très court).
* Vers gris (noctuelles terricoles) :
les dégâts ont lieu du stade 2 feuilles à 8 feuilles du maïs.
Les jeunes plantes sont sectionnées au niveau du collet. Les pieds de maïs
plus âgés sont perforés à la base. La chenille pénètre à l'intérieur
de la tige dont elle se nourrit : les plantes ont un aspect fané et se
dessèchent très vite. Semis tardifs, départs en végétation lents,
sols humides et riches en matière organique accroissent les risques.
Aucune méthode ne permet, pour l'instant, de prévoir les infestations.
Les traitements s'effectuent donc en tout début d'attaque par pulvérisations
ou avec des appâts.
* Cicadelles : l'insecte adulte (2 à 3
mm) se déplace par vols courts et successifs, très caractéristiques
quand on pénètre dans une parcelle attaquée. Ses piqûres provoquent,
sur la feuille, des décolorations par petites taches blanchâtres qui,
lors de fortes infestations, peuvent se rejoindre et conduire au dessèchement
de la feuille. Généralement les attaques débutent par les feuilles de
la base. La cicadelle ne transmet pas de virus au maïs en France. Une
lutte ne doit être envisagée qu'en cas de forte infestation. L'efficacité
des applications diminue lorsque la végétation est importante.
* Acariens (tetraxyques ou araignées
jaunes) : les feuilles atteintes présentent tout d'abord des
plages jaune-verdâtre; lorsque les attaques se poursuivent, ces zones
blanchissent et évoluent en tissu mort. Si les infestations se
prolongent, on aboutit à un dessèchement précoce du feuillage. Les
acariens se situent à la face inférieure des feuilles. Ils se localisent
d'abord sur les feuilles basses, puis gagnent progressivement les étages
supérieurs. La présence d'acariens ne doit pas inciter à réaliser une
lutte systématique. La surveillance doit commencer à l'apparition des
panicules et le traitement être effectué en curatif sur les parties du
champ atteintes, si nécessaire.
* Pucerons (Metopolophium dirrhodum,
Rhopalosiphum padi) : leur pullulation est favorisée par les
conditions suivantes :
-
présence importante des pucerons sur céréales à
paille et conditions climatiques favorables pour leur transfert vers
le maïs (beau temps sec avec températures nocturnes fraiches);
-
interventions contre d'autres ravageurs avec un
insecticide favorisant les pullulations de pucerons;
-
faible population d'auxiliaires prédateurs des
pucerons (coccinelles, syrphes, chrysopes...);
-
climat insuffisamment chaud et humide pour
provoquer le développement des maladies chez les pucerons (entomophtorales).
Les traitements insecticides peuvent être effectués sans difficulté particulière jusqu'au
stade 10-12 feuilles du maïs (Tableau
1) ; au-delà, ils deviennent difficiles à
mettre en oeuvre (hauteur des plantes, volume végétatif) et leur
efficacité est moindre. Les avertissements agricoles régionalisés du
Service de Protection des Végétaux, grâce à un réseau de piégeage et
d'observations, informent de l'arrivée des vols et des risques qu'ils
peuvent induire.
Depuis le début des années 90, lapparition dune
nouvelle molécule (limidaclopride) appartenant à une nouvelle
famille (les nitroguanidines) a révolutionné la lutte contre les
ravageurs du sol et les ravageurs aériens des stades jeunes (oscinies,
géomyza,
pucerons, cicadelles). Ce produit est en effet appliqué directement sur
la semence et a une action systémique qui protège la plante en début de
cycle. Le traitement de semence est devenu le moyen de lutte privilégié
contre les maladies et les ravageurs. Cette technique a lavantage dêtre
a priori plus respectueuse de lenvironnement qu'un traitement
insecticide de plein champs. Une autre molécule utilisée en traitement
de semences, le fipronyl, est commercialisée à partir de 1996-97. Son
efficacité est limitée aux insectes du sol. La Figure
1 présente les principaux produits utilisés.
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Lutte contre les adventices
Pendant longtemps, le désherbage a reposé sur deux
produits du groupe des triazines : la simazine et l'atrazine
(produit commercial à 50% de matière active). Leur faible solubilité
leur confère une rémanence souvent très préjudiciable aux cultures
venant après le maïs, qui oblige l'agriculteur, soit à traiter à de
faibles doses, soit à faire plusieurs cultures de maïs consécutives. La
simazine n'est absorbée que par les racines des plantes; l'atrazine par
les feuilles et par les racines. Leur mode d'action dans la plante serait
identique : en agissant sur la photosynthèse, le végétal continue de
respirer normalement, mais ne photosynthétise plus et il meurt après épuisement
de ses réserves. Aujourd'hui les triazines sont interdits à la
commercialisation en 2002 et leur utilisation sera prohibée en 2003. Deux
raisons motivent cette décision du ministère de l'agriculture:
-
L'augmentation de la concentration de ces
substances dans les eaux souterraines et les eaux de surface dans les
régions où la culture de maïs est développée depuis longtemps,
conduisant au franchissement régulier du seuil de 0.1 micro gramme
par litre dans l'eau potable.
-
La perte d'efficacité de ces herbicides avec un développement
progressif des résistances des adventices. C'est le cas de graminées
estivales (panics, sétaires et digitaires) et de certaines dicotylédones
(morelle noire, chenopode blanc, amarante, renouées).
Jusque là, dans la pratique, deux stratégies
principales étaient utilisées par les agriculteurs :
-
soit un désherbage en prélevée (chloroacétamides
éventuellement associés à de latrazine, ou pendiméthaline) qui
peut être complété par un passage de rattrapage en post-levée au
stade « 8 feuilles » du maïs. Cette stratégie met en uvre
des herbicides à pénétration racinaire afin d'empêcher la
germination et la levée des mauvaises herbes. Elle fait appel à des
produits à spectre large ou à des associations de produits à
spectres complémentaires ;
-
soit tout en post-levée, généralement en
deux passages, en combinant des matières actives de familles différentes
à spectre daction complémentaires (sulfonylurées, tricétones,
atrazine...). Cette stratégie utilise des herbicides à pénétration
foliaire. Le traitement est effectué le plus souvent en plein sur la
culture de maïs, mais également parfois en dirigé sur l'inter-rang.
Il se raisonne en fonction de la flore visiblement présente, on parle
en effet de "tir-à-vue". Les interventions de post-levée
peuvent également constituer un rattrapage d'une application de pré-levée
qui n'aurait pas eu l'efficacité attendue.
Les agriculteurs doivent revoir ces stratégies et la
famille des sulfonyrées, qui présenterait un faible risque de pollution,
devrait se développer.
Le maïs peut recevoir un désherbage sur une large période
de son développement. Toutefois, il est vivement déconseillé
d'appliquer un herbicide au stade pointant, stade auquel l'absorption par
le jeune maïs est maximale, le rendant très sensible aux réactions de
phytotoxicité. Par ailleurs, au-delà des 8-10 feuilles, c'est-à-dire à
partir du moment où l'inter-rang est recouvert par la végétation du maïs,
il est recommandé d'intervenir en dirigé, sous la végétation, de façon
à ne pas limiter le contact entre les herbicides et les adventices par
l'effet parapluie du maïs.
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