Page d'accueilEléments généraux Blé tendre Blé dur Orge Autres céréales à paille Maïs Colza Tournesol Pois protéagineux Betterave sucrière Pomme de terre Prairies

COLZA

 

Quelques chiffres

La figure 1 illustre l'évolution de la surface, du rendement et de la production de colza en France depuis 1970.

Historiquement, le colza s’est développé en France au début des années 60 . De 1965 à 1973, suite à l'accession à l'indépendance des colonies françaises, on a en effet assisté à une régression des importations d'huiles tropicales. Plusieurs mesures communautaires d'incitation ont alors provoqué une rapide augmentation des surfaces (jusqu'à 300.000 ha). Les rendements moyens annuels ont également progressé (entre 18 et 22,5 q/ha) grâce surtout à la mise sur le marché de variétés plus productives, plus résistantes au Phoma lingam et à la verse, et à maturité plus homogène. Cette dernière caractéristique se conjugue parfaitement avec la généralisation de la récolte directe à la moissonneuse-batteuse. Par ailleurs, la protection phytosanitaire chimique s'avère de plus en plus efficace contre les nombreux parasites du colza.

De 1973 à 1979 les surfaces régressent alors que le prix du colza est garanti dans le cadre de la CEE. Les répercussions de l'inquiétude de certains milieux scientifiques sur l'opinion publique quant aux effets de l'huile de colza sur la santé humaine ont abouti à une nouvelle réglementation communautaire. Pour satisfaire celle-ci, les sélectionneurs ont créé de nouvelles variétés sans acide érucique (variétés simple zéro), mais sans augmentation de la productivité. Tous les moyens de la sélection ont donc été consommés par la conversion des colzas en simple zéro. D'où une stagnation des rendements, le plus mauvais résultat (récolte 1977) s'expliquant par une attaque de Phoma lingam précoce à l'automne et des gelées au moment de la floraison.

Malgré la réussite de cette conversion, l'huile de colza n'a pas réussi à reconquérir son image de marque : l'huile de tournesol s'est substituée à l'huile d'arachide dans l'alimentation des Français. Toutefois, la richesse en protéines du tourteau vient soutenir les débouchés de la culture. A partir de 1980 les surfaces augmentent nettement pour fluctuer entre 400 et 500.000 ha, excepté en 1986 où les emblavements ont été limités par un automne très sec. Les rendements progressent notablement grâce à la création de variétés plus productives, à une protection phytosanitaire performante et à la mise au point de techniques d'implantation de la culture efficaces (préparation du sol, date de semis avancée, désherbage...).

Le maintien du débouché dans l’alimentation animale n’a pu se produire que par l’élimination (par sélection variétale) des glucosinolates dans la graine de colza (variétés double zéro). Ceux-ci provoquent, à partir d'un certain seuil d'ingestion, des troubles physiologiques chez l'animal, dont la résultante est une perturbation de la croissance. C'est seulement en 1989 que les variétés Darmor et Tandem à faible teneur en glucosinolates (< 35 micromoles/g de graines entières) ont été inscrites au catalogue français ; grâce à elles l'incorporation de doses plus élevées de tourteaux de colza dans les rations des animaux a été possible. Le colza représente ainsi en 1995 près du tiers des graines oléagineuses triturées en France. Notons que la limitation des teneurs en glucosinolates ne tient pas qu'au choix de la variété cultivée : on doit aussi éliminer les crucifères adventices (moutarde noire, moutarde des champs, moutarde blanche, passerage, qui contiennent toutes plus de 100 micromoles de glucosinolates par gramme), ainsi que les repousses d'anciennes variétés à forte teneur en glucosinolates. La fumure soufrée est également importante. A partir de 1991, seules les variétés ayant une teneur en glucosinolates inférieure à 18 micromoles par gramme ont pu être inscrites au catalogue. Par ailleurs, du fait d'une forte liaison entre la teneur en glucosinolates et le rendement, les sélectionneurs ne souhaitent pas descendre en-dessous de 10 à 15 micromoles, pour ne pas trop handicaper le rendement.

Enfin à partir de 1992 les surfaces en colza industriel sont venues s’ajouter aux surfaces en colza alimentaire, aboutissant à une surface totale de plus de 1,2 millions d'hectares en 2000, la France étant le premier producteur européen de colza depuis 1996 (juste devant l'Allemagne, Figure 2). Les rendements moyens nationaux sont de l’ordre de 30 q/ha pour le colza alimentaire, et de 25 q/ha pour le colza industriel.

^ haut de page

 

Mise à jour : 2016 - Auteurs - Département SIAFEE - AgroParisTech