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COLZA

 

Développement

Le cycle de développement du colza - Physiologie du développement - Facteurs et conditions de croissance


Le cycle de développement du colza

La figure 1 illustre le cycle du colza dont les différentes phases sont décrites ci-dessous.

a) Phase végétative

Semé en automne, le colza d'hiver étale d'abord au-dessus du sol ses deux cotylédons (germination épigée), puis développe une vingtaine de feuilles formant avant l'hiver, une rosette. Au début de l'hiver, la plante possède une tige de 2 à 3 cm, ou de 10 à 20 cm, selon les conditions écologiques ou variétales. Parallèlement à la formation de cette rosette de feuilles, le système radiculaire se développe en pivot et la plante y accumule les réserves qui seront utilisées au moment de la montée, de la ramification des tiges et de la maturation.

b) Phase reproductrice

A la fin de l'hiver débute la montée : l'inflorescence s'ébauche au sommet de la tige, et parallèlement commence l'élongation des entre-nœuds supérieurs. La floraison débute bien avant que la tige n’ait atteint sa taille définitive ; la ramification de la tige se produit alors que la montée et la floraison se poursuivent. Très échelonnée, la floraison dure de 4 à 6 semaines à l’échelle de la plante ; elle est à autogamie prépondérante (70% en moyenne).

c) Phase de maturation

La formation du fruit est assez rapide. La maturité des graines est acquise en 6 à 7 semaines après la fécondation. A maturité, le moindre choc peut provoquer la déhiscence de la silique et la chute des graines.

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Physiologie du développement

Comme chez les céréales, deux types principaux de développement se distinguent  :

  • Le type "Hiver" (Colza d'hiver) à phase rosette longue, qui demande pour accomplir son cycle végétatif une période hivernale vernalisante (< 10°C pendant au moins 40 jours), puis une photopériode longue ; il possède une certaine résistance au froid.

  • Le type "Printemps" (Colza de printemps) à phase rosette très courte, qui ne nécessite aucune phase vernalisante, mais requiert des jours longs ; il est sensible au froid.

A l'automne, les organes racinaires (pivot + racines) représentent 50% de la biomasse totale. Lors de la phase printanière, l'accumulation de matière sèche est essentiellement le fait de l'accroissement des tiges et des ramifications, ceci jusqu'au stade G4. Au-delà, seules les siliques concourent à l'augmentation de la matière sèche.

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Facteurs et conditions de la croissance

a) Température

C'est un facteur majeur de variation de la production en raison des risques de gelées hivernales et printanières, et de l'étalement de la floraison auquel les sommes de températures correspondantes conduisent certaines années (risque d'égrenage des siliques les plus précoces).

Le zéro de croissance du colza est voisin de 0°C. Le colza de printemps accuse des dégâts foliaires dès - 8°C, à 2 m du sol, sous abri. On convient de retenir que la résistance maximale au froid est obtenue chez un colza d'hiver au stade "rosette", présentant environ 8 feuilles et un diamètre au collet de 8 mm. A ce stade, le colza peut supporter des températures inférieures à - 20°C. Ces informations sont cependant à nuancer selon la variété, la vigueur des plantes, la présence ou non de couverture neigeuse... La recherche de ce stade optimal à l'entrée de l'hiver renvoie donc au raisonnement de la date de semis et de la fertilisation azotée éventuelle à l'automne, en sachant que la perte de quelques pieds durant la phase hivernale peut être tolérée.

La seconde période où les températures basses peuvent affecter la culture se situe lors de la floraison. La température critique à ce stade ne doit en aucun cas atteindre des valeurs négatives. De plus, si les seuils de sensibilité identiques sont admis pour les boutons floraux, il est clairement établi que les jeunes siliques fraîchement nouées supportent des températures négatives de l'ordre de - 5°C.

La somme de températures requise du début à la fin floraison est de 360 à 380 degrés-jour. Des températures trop élevées en fin de floraison peuvent conduire à la chute des boutons floraux.

b) Eau

L'alimentation en eau peut également limiter fortement le rendement du colza d'hiver. En premier lieu, un manque d'eau peut affecter la régularité de la levée, surtout dans les régions méridionales, pouvant même nécessiter le retournement de la culture. Par ailleurs on observe souvent des périodes sèches en pré-floraison, qui conduisent à des échaudages. La fin de la floraison et la période du remplissage des siliques se déroulent durant des périodes de déficit hydrique important, provoquant une chute du poids de 1000 graines. Des irrigations peuvent alors se justifier et conduire à des gains de rendement significatifs.

En revanche, une trop grande pluviosité au moment de la fécondation et de la maturation est défavorable : risques de ramification abondante (floraison trop prolongée), de non-visite des fleurs par les insectes.

c) Les éléments minéraux

Du semis au repos hivernal le besoin en azote représente 20 à 25% des besoins totaux. A partir de la reprise de la végétation, le colza est grand consommateur d'azote : en un temps très court (montée), 50 à 70% des besoins doivent être satisfaits.

L'azote joue un rôle essentiel sur la croissance, l'indice foliaire, le nombre de ramifications, le nombre de siliques et finalement le nombre de graines, composante la plus importante du rendement. Mais on note aussi une corrélation négative entre teneur en huile et en azote qui conduit à une diminution de la production d'huile en cas de forte fertilisation azotée.

Les quantités globales d'éléments minéraux dont le colza a besoin (pour un rendement de 35 q/ha), ainsi que les restitutions à la récolte, sont présentées sur la figure 2.

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Mise à jour : 2016 - Auteurs - Département SIAFEE - AgroParisTech