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Lutte contre les
maladies - Lutte contre les
ravageurs - Lutte contre les
adventices
Différentes maladies peuvent altérer
le fonctionnement des peuplements de colza (Tableau
1). Les risques de dégâts quelles peuvent occasionner et leur
degré actuel de maîtrise sont très variables.
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Oïdium
: favorisé par un climat sec. Un traitement est possible dès
lapparition des premières taches sur feuilles.
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Verticillium
: maladie récemment identifiée sur colza, elle entraîne le dépérissement
précoce des plantes. Il n'existe pas actuellement de traitement
fongicide utilisable.
-
Sclérotinia
: les parcelles à risques sont celles qui ont porté des
cultures sensibles au sclérotinia (colza, tournesol, légumineuses),
atteintes par cette maladie au cours des dix années précédant la
culture du colza. La résistance du sclérotinia au carbendazime se
développe (les ventes de carbendazime ont d'ailleurs chuté de
moitié entre 2000 et 2001 à cause de cette résistance). Sur les
parcelles à risques, il faut réaliser un traitement systématique
entre F1 (début floraison) et G1 (début de chute des pétales). Il
nexiste pas encore de variété tolérante.
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Alternaria
: son développement est explosif en cas de succession rapide de
périodes pluvieuses et chaudes (températures > 18°C) ou sur
des plantes ayant subi un stress. Une strobilurine (Amistar) a été
mise sur le marché en 2001 pour lutter contre Alternaria.
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Mildiou
: cette maladie est très grave sur jeunes plantes. On peut,
dans les régions particulièrement infestées, protéger les
semences avec un traitement fongicide.
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Phoma
: après 1985 des variétés moins résistantes au phoma ont été
inscrites, ce qui s'est traduit par une recrudescence des attaques
au collet entraînant la disparition des plantes. Des applications
de fongicides peuvent être réalisées et donner des résultats
positifs en cas de forte attaque. Leur maîtrise est cependant
difficile, lefficacité étant très dépendante du stade
dapplication. La prévention de la maladie passe donc par le
choix d'une variété peu sensible, par les techniques culturales
(travail du sol) ou par la limitation de la fréquence du retour
dans la succession.
Actuellement les sélectionneurs
font porter leurs efforts sur l'obtention de variétés à la fois résistantes
aux maladies pour lesquelles on n'a pas encore de traitement efficace (Phoma,
Verticillium), ou pour
lesquelles le traitement est coûteux (Sclérotinia,
Cylindrosporiose). Le tableau
2 donne les principaux fongicides utilisés sur colza.
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Beaucoup d'insectes s'attaquent au
colza. La lutte contre ces prédateurs doit être raisonnée
car le colza héberge de nombreux insectes qui ne sont pas tous
nuisibles, mais deviennent vraiment dangereux lorsqu'ils sont nombreux
à des stades bien précis du colza. Un traitement inutile entraîne une
perte d'argent et des répercussions négatives sur l'environnement.
Afin de repérer le nombre d'insectes présents, on peut s'abonner aux
Avertissements agricoles du Service de Protection des Végétaux, mais
cette information doit être complétée au niveau de la parcelle par le
piégeage[1].
En plus des ravageurs mentionnés
au tableau
3, les limaces
grises (en surface) ou noires (en profondeur) peuvent causer de graves dégâts
aux graines et aux plantules. Il est difficile de prévoir
l'infestation. La persistance des produits disponibles est faible (5 à
6 jours) ; il est souvent nécessaire de réaliser des passages répétés.
Le tableau
4 récapitule
les principaux produits insecticides utilisés sur colza. Les
insecticides anti-pucerons sont présentés au tableau
4 bis.
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Le contrôle des 4 ou 5 principales
mauvaises herbes les plus gênantes est suffisant pour ne pas pénaliser
le rendement. On sélectionne les produits les plus efficaces contre la
mauvaise herbe dominante. Puis, parmi les produits ainsi retenus, on élimine
ceux qui ne sont pas les plus efficaces contre la seconde adventice la
plus gênante, et ainsi de suite.
Le colza doit être impérativement
débarrassé de la concurrence des adventices avant la reprise de végétation,
car les besoins nutritifs deviennent alors très importants. Les graminées
présentes à l'automne n'auront généralement pas d'incidence sur le
rendement si elles sont détruites avant la reprise de végétation. On
observe que les herbicides de pré-semis ou de pré-levée sont encore
les plus polyvalents. Les produits de post-levée ne peuvent pas, par
exemple, détruire correctement les capselles. L'application en post-levée
de produits anti-graminées en traitement complémentaire sur un colza
qui a déjà reçu un traitement de pré-semis ou de pré-levée est
utile dans certaines conditions :
-
contre les graminées annuelles, il est
inutile de se précipiter, sauf étiolement de la culture, le choix
devient plus large à partir du stade 5-6 feuilles et la vraie
concurrence s'installe plus tard encore. Après un traitement de pré-semis,
ou de pré-levée, on peut réduire les doses d'herbicides de 20 à 25%
à condition de les utiliser sur une végétation active (temps doux et
humide), de respecter les doses des adjuvants recommandées pour chaque
produit et de veiller à la parfaite répartition de la pulvérisation ;
-
pour atteindre les organes
de réserve des graminées
vivaces (chiendents, avoine à chapelet...), il faut utiliser un
anti-graminées de post-levée à dose double, sans oublier leurs éventuels
adjuvants. Les traitements d'automne ou de printemps donneront de bons résultats
si le développement foliaire des graminées est suffisant pour absorber
un maximum de produit (traiter avant montaison) et si la végétation
est active (temps doux et humide). En cas de traitements au printemps,
les feuilles du colza ne doivent pas dépasser celles des adventices,
qui ne recevraient pas assez d'herbicide.
Les herbicides à action racinaire sont utilisables
en fin d'automne-début d'hiver. Le tableau
5 donne les principaux herbicides utilisés sur
colza.
[1] Le piège est une cuvette
jaune en plastique dans laquelle on met un mélange eau-mouillant. Les
insectes se noient dans ce mélange et on peut les identifier et les
compter. Suivant les périodes, la cuvette est placée sur le sol, au
milieu du feuillage ou au-dessus des fleurs.
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