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Le raisonnement de la date de
semis tient compte de la sensibilité à la vernalisation.
Les températures basses rencontrées par les semis précoces (avant
fin mars dans le Bassin Parisien) vont, si leur durée est suffisante
(printemps froid), favoriser la montée, dans l'année même, d'une
fraction plus ou moins importante des plantes, comme pour les betteraves
sauvages. Cette montée à
graines pourra entraîner des pertes importantes à la récolte (les
réserves de la racine sont utilisées pour fabriquer la tige et les
hampes florales). De plus, si on les laisse se ressemer, on aura les années
suivantes des betteraves "sauvages"
difficiles à éliminer autrement qu'à la main des champs de
betteraves cultivées. La graine de betterave sucrière étant par
ailleurs de petite taille, et les aires de cultures correspondant aux
plateaux limoneux du nord de la France sensibles à la battance, les
agriculteurs évitent des semis trop précoces qui exposeraient trop les
jeunes pousses à des risques dorages printaniers, générateurs de
croûte de battance empêchant la levée des graines semées. Par
ailleurs, la date de récolte ne peut être repoussée indéfiniment
(risque de ne pouvoir récolter si le sol est trop humide), et une date
de semis trop tardive, qui raccourcirait trop la durée de croissance de
la racine, pénaliserait le rendement. Les dates de semis sont ainsi généralement
comprises entre la mi-mars et la mi-avril.
Comme il n'y a pas compensation possible par
ramification, la densité de semis et les conditions de levée
déterminent seuls la densité de peuplement. L'objectif visé est
d'environ 10 plantes/m² disposées régulièrement
sur la ligne (interlignes de 45 à 50 cm).
Les travaux du sol avant semis nécessitent
une attention particulière de la part des agriculteurs. Le labour doit
être réalisé de manière à ne pas laisser subsister dans le profil
de zones compactes pouvant déformer
les racines lors de leur croissance, et de manière à permettre un affinement
correct du lit de semences par les opérations de travail
superficiel ultérieures. Celles-ci visent à créer un lit de semences
pas trop fin pour éviter les problèmes de battance, mais sans trop de
mottes qui pourraient également représenter des obstacles à la levée.
Les semoirs monograines de betteraves sucrières sont dailleurs équipés
de multiples accessoires permettant un dernier travail du sol juste sur
la ligne de semis, afin doptimiser la structure obtenue.
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