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ORGE

 

Quelques chiffres

En France, de 1900 à 1950, les surfaces en orge ont plafonné aux alentours de 0,7 million d’hectares, soit 5% seulement du total céréalier. Caractérisée par son cycle court, donc par sa maturité précoce, l'orge semée en automne était confinée dans les zones "séchantes", à sols peu profonds, calcaires, ou dans les "petites terres" du Centre-Ouest, du Lauragais, de la Champagne. Dans les terroirs favorables (Berry, Gâtinais, Velay), les semis de printemps produisaient des crus brassicoles de qualité. A partir de 1950, l'orge s'est substituée à l'avoine alors que l'effectif des chevaux de trait régressait. Le développement de productions animales consommatrices d'orge (porcines notamment) a favorisé, par ailleurs, son expansion. Enfin, un fort courant d'exportation prolongeait à partir de 1960 son essor.

Les variétés à paille résistante[1], créées en Europe du Nord de 1930 à 1950, étaient des orges de printemps. Aptes à l'intensification, elles se sont répandues en France en 1950-1960. L'INRA notamment a sélectionné des variétés d'hiver, dites "escourgeons" (Ager et Astrix, 6 rangs, en 1963 ; Alpha, 2 rangs, en 1972), plus régulières et plus productives (gain de 10 à 15 q/ha). Ces variétés s'adaptent mieux au retard des dates de semis et aux coups de chaleur ou à la sécheresse d'été ; aussi ont-elles progressivement remplacé une bonne part des orges de printemps.

La production mondiale d’orge se situe dans une fourchette de 140 à 150 millions de tonnes (138.820.000 tonnes d’après la FAO en 1998) pour une superficie d‘environ 60 millions d’hectares et un rendement compris entre 20 et 25 quintaux par hectare. Le premier producteur est l’Union Européenne avec une production qui oscille autour de 50 millions de tonnes. Viennent ensuite l'ex-URSS, autrefois premier producteur mondial, avec une production estimée à 30 millions de tonnes, le Canada, autour de 15 millions de tonnes, les États-Unis, autour de 8 millions de tonnes et l’Australie, 6 millions de tonnes.

Les échanges mondiaux portent annuellement sur 15 à 20 millions de tonnes. Le premier exportateur est l’Union Européenne (7 millions de tonnes), l’Australie (3,5 millions), le Canada, les Etats-Unis, la Turquie (1,5 million chacun). Le principal importateur est l’Arabie Saoudite avec 5 millions de tonnes. Les autres pays importateurs sont la Chine, le Japon, les pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord mais avec des volumes faibles compris entre 0,5 et 1,5 million de tonnes.

Au sein de l’Union Européenne, la France se classe derrière l’Allemagne à égalité avec l’Espagne. La production qui stagnait dans les années 80 a chuté d’environ 20% après la réforme de la PAC en 1992. La baisse importante des surfaces depuis 1980 (perte de près d’un million d’hectares en 10 ans) a dans un premier temps été compensée par une progression significative des rendements, puis a affecté la production nationale (Figure 1). En 2000, la superficie cultivée en orge est voisine de 1,5 million d’hectares, avec une production de l’ordre de 10 millions de tonnes soit un rendement de 65 quintaux par hectare. C’est surtout l’orge d’hiver qui est cultivée, l’orge de printemps ne couvrant que 500.000 hectares. Les deux principales régions de production sont la Champagne-Ardenne et le Centre qui à elles deux assurent 30% de la production sur 450.000 hectares.

Plusieurs raisons expliquent le repli des surfaces observé dans les années 90 :

  • prix européens de l'orge inférieurs à celui du blé (10% environ) ;

  • coût de production d'un hectare d'orge d'hiver équivalent à celui du blé pour un rendement potentiel un peu moindre ;

  • substitution du blé fourrager ou du maïs-ensilage à l'orge dans les zones d'élevage bovin (Ouest) ;

  • aggravation des maladies à virus dans des systèmes de culture céréaliers comportant des successions à fréquence élevée de céréales à paille (Nord, Bassin Parisien) ;

  • concurrence d'autres cultures : colza ou tournesol dans le Centre et le Centre-Ouest, triticale en demi-montagne ;

  • précarité économique de la production d'orges brassicoles, due au climat et à la non-garantie des prix ; elle favorise le repli de l'orge de printemps, sauf dans les zones d'influence des malteries situées dans l'Est, où le froid hivernal rend les semis d'automne incertains, et conduit à maintenir l'orge de printemps.

Au début des années 90, l'incertitude sur les prix du blé et du pois entraînait un regain d'intérêt pour les orges de printemps cultivées sous contrat ; mais le marché brassicole reste un débouché réduit et exigeant en qualité.


[1] Aptes à résister à la verse, donc à mieux valoriser de fortes fumures azotées

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Mise à jour : 2016 - Auteurs - Département SIAFEE - AgroParisTech