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ÉLÉMENTS
GÉNÉRAUX |
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Techniques culturales |
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On ne donnera pas ici les méthodes de raisonnement des techniques
culturales (qui requièrent une connaissance approfondie de leurs effets
sur le milieu et le peuplement végétal, et constituent une partie du
cours dagronomie), ni les caractéristiques des outils employés.
On se contentera de mentionner les définitions et les fonctions des
principales techniques utilisées pour la conduite des grandes cultures et
des prairies. Utiliser les liens du tableau ci-dessous pour accéder aux
définitions.
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L'objectif du travail du sol est avant
tout de préparer la parcelle pour l'implantation d'une culture, même si
certaines interventions ont lieu après le semis (roulage), ou en cours de
végétation pour lutter mécaniquement contre les mauvaises herbes
(binage). Les objectifs sont multiples : modification de l'état
structural, nivellement, destruction des adventices ou des repousses de la
culture précédente, enfouissement d'engrais, de résidus de récolte ou
de pesticides, évacuation de l'eau en excès. L'agriculteur agit donc, en
combinant différents outils de travail du sol, sur l'ensemble
des composantes physiques chimiques et biologiques de l'état de la
parcelle pour atteindre un état
objectif qui dépend des caractéristiques du sol et du climat autant
que des exigences de la culture à mettre en place.
Fondamentalement, un itinéraire de travail du sol
comprend deux types d'opérations, que l'on distingue par le volume de
terre affecté par les outils : le
travail profond concerne l'ensemble des horizons travaillés sur une
profondeur pouvant atteindre 60 cm (sous-solage), et les opérations de travail superficiel, qui ne touchent que les premiers centimètres
du sol. Dans certaines conditions toutefois, la préparation du sol est
simplifiée (on parle alors de TCS, techniques culturales simplifiées),
l'agriculteur ne procédant qu'à un travail superficiel sans retournement
du sol, voire même implantant la culture sans travail du sol préalable
(semis direct) en utilisant un équipement de semis adapté.
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Le labour : il est réalisé
généralement à une profondeur comprise entre 25 et 40 cm. Il est réalisé
avec une charrue (outil à socs ou à disques) qui découpe et éventuellement
(charrues à socs seulement) retourne des bandes de terre. Ses principales
fonctions sont daugmenter la porosité globale du sol, denfouir des
amendements organiques éventuels et des résidus de culture, denfouir
les adventices, denfouir des engrais minéraux et éventuellement des résidus
de pesticides.
Le décompactage : beaucoup
moins fréquent que le labour, il est réalisé avec un outil à dents
(sous-soleuse ou décompacteuse); sa fonction est de fissurer par éclatement
les zones compactes situées au-dessous du niveau du labour, qui peuvent
apparaître suite à des passages répétés dengins agricoles lourds
en conditions humides. La profondeur de travail peut atteindre 60 à 70
cm.
Le travail profond peut également être réalisé par un
outil animé par la prise de force du tracteur (rotavator ou machine à bêcher)
qui exerce sur le sol une intense action de fragmentation et de mélange
sur une profondeur qui peut atteindre 30 cm; ce type d'outil, très utilisé
en culture maraîchère, se développe actuellement en grande culture.
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Il a essentiellement pour fonction dameublir
lhorizon travaillé, sans retournement ni enfouissement. Il est réalisé
par des outils à dent (de type chisel ou cultivateur lourd) ou à disque,
à des profondeurs comprises entre 10 et 20 cm. Ce type de travail est
parfois réalisé à la place dun labour, soit que les conditions
soient trop sèches pour permettre la réalisation de ce dernier, soit que
lagriculteur ait décidé dadopter des méthodes de travail du sol
simplifiées.
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Déchaumage
: il est réalisé après la récolte du précédent cultural, avec des
outils à dent ou à disque, à une profondeur de 10 à 15 cm. Sa fonction
principale est dhomogénéiser la répartition des résidus de culture
et des adventices présentes en surface du sol et sur la profondeur
travaillée.
Préparation
du lit de semences : il sagit généralement dun ensemble dopérations
réalisées entre le labour et le semis, dont lobjectif est surtout de
préparer le lit de semences, principalement en lui conférant une
structure favorable à la germination des cultures ultérieurement semées,
mais aussi en éliminant les adventices présentes, et parfois en
enfouissant certains produits agro-pharmaceutiques. Lémiettement et le
nivellement du sol qui résultent de ces opérations sont en général également
propices au déroulement dune récolte en fin de cycle dans de
meilleure conditions. Lémiettement (sur une profondeur de 5 à 10 cm)
est réalisé par des outils tractés à dents (du type cultivateur léger),
à pointes (herses), ou à disques (pulvériseurs) ou par des outils
animés, dont lénergie ne provient plus de la seule traction mais
est transmise par la prise de force du tracteur (herses alternatives et
rotatives). Différents types de rouleaux aident également à lémiettement
et surtout au nivellement; enfin lopération de semis elle-même joue
souvent un rôle non négligeable dans la préparation du lit de semences.
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On parle de semis pour la
mise en place de graines, de plantation
lorsquil sagit dautres organes. Lopération est caractérisée
par une date, une profondeur, une densité. On distingue les semis réalisés
avec des semoirs « classiques »
ou « de grande culture », pour lesquels lécartement entre
rangs est constant mais lécartement entre graines sur un rang est
variable, des semis réalisés avec des semoirs
« de précision », ou « semoirs monograines »,
où lécartement entre graines sur le rang est contrôlé. Les
plantations sont réalisées avec des outils adaptés à chaque culture à
planter (planteuse à pommes de terre, à tabac...).
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Ces opérations concernent lapport au sol déléments,
minéraux ou organiques, en quantité de lordre du quintal par ha
(fertilisation) ou de la tonne par ha (amendement). La fonction de
lapport déléments minéraux est de permettre une alimentation
correcte de la culture en place ou à venir. La nature et la quantité
des éléments apportés dépendent des besoins des cultures et des caractéristiques
du sol. Lapport est réalisé pendant les intercultures ou lors des
cultures. Les outils utilisés sont souvent des épandeurs
ou distributeurs dengrais, soit centrifuges (peu précis), soit
pneumatiques, pour épandre des engrais solides, ou encore des pulvérisateurs
pour épandre des engrais sous forme liquide. Les largeurs de travail sont
de 9 à 36 m. La fonction de lapport de matières organiques est de
fournir une partie des éléments minéraux en complément ou en
substitution de la fumure minérale, et également de modifier les propriétés
hydriques et physiques des sols.
Les éléments majeurs dont la fourniture par le sol
est souvent insuffisante pour satisfaire les besoins des cultures sont
lazote, le phosphore et le potassium.
Lazote est le plus mobile des trois dans le sol, et la fertilisation
azotée est raisonnée culture par culture. La fertilisation
phospho-potassique en revanche a longtemps été raisonnée sur léchelle
dune succession de culture, avec lobjectif de maintenir des teneurs
en éléments suffisantes dans le sol. Récemment les prescriptions ont
changé, et la fertilisation en P et K se rapproche de la fertilisation
azotée, avec un objectif de satisfaction des besoins de la culture. Le
raisonnement tient compte du type de sol, du passé de fertilisation, de
lexigence et des besoins de la culture, et de la teneur du sol (cf. figure
1).
Les engrais tant azotés que phospho-potassiques sont
disponibles sous plusieurs formes physiques (liquide ou solide) ou
chimiques (formule), et dans des formulations (teneur en éléments minéraux
dans le produit commercial) très variées (cf. tableaux ci-dessous pour
les engrais simples; il existe également des engrais
binaires ou ternaires). Les critères retenus par les agriculteurs pour
choisir tel ou tel produit sont ladéquation entre la formulation et
les besoins du peuplement, la vitesse avec laquelle les éléments épandus
sont disponibles, et la commodité demploi.
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On regroupe sous ce titre lensemble des opérations
qui visent à protéger les cultures contre leurs ennemis : mauvaises herbes (ou adventices),
parasites animaux (insectes, nématodes,
rongeurs, mollusques, oiseaux...), champignons et maladies à
virus ou bactéries. On distingue la lutte chimique des autres moyens
de lutte.
Lutte
chimique : elle utilise des matières actives, dorigine parfois minérale
mais surtout organique, toxiques pour les ennemis. Ces matières actives
sont souvent épandues sur toute la surface des champs cultivés par des pulvérisateurs (largeurs de travail de 9 à 36 m), parfois distribuées
juste à proximité des organes à protéger (par exemple insecticides
distribués en même temps que les graines par le semoir juste sur la
ligne de semis des betteraves sucrières), parfois déposées directement
sur lorgane (exemple de lenrobage ou du pelliculage des semences par
différents fongicides et insecticides). Leur action peut être immédiate
ou différée, plus ou moins sensible au développement de la plante ou de
lennemi visé, aux conditions climatiques, à létat du sol...
Autres
moyens de lutte : cest le cas par exemple de la lutte
mécanique contre les adventices par enfouissement lors des travaux du
sol, ou par binage lorsque la culture est en place, ou par fauche des
refus en prairie. Mais existent également la lutte
biologique qui utilise des organismes vivants, surtout contre les
insectes, la lutte thermique contre les adventices, la lutte acoustique
contre les oiseaux... Dune manière plus générale, lensemble des
autres techniques culturales (cest-à-dire dont lobjectif principal
nest pas la lutte contre les ennemis des cultures) interagissent
fortement avec le développement des populations dennemis, et avec les
méthodes de lutte (par exemple la date de semis joue sur le développement
des maladies et des insectes, la densité de semis permet de contrôler
partiellement les adventices...).
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La fonction de
la récolte est évidente, mais les opérations de récolte présentent un
certain nombre deffets inintentionnels qui rendent leur raisonnement
aussi complexe que celui des autres techniques culturales. On peut ainsi
citer les risques de dégradation du produit récolté associés par
exemple à une récolte à sous ou sur-maturité, les dégâts sur la
structure du sol résultant de passages dengins lourds et de remorques
dans des conditions dhumidité du sol défavorables, lextraction de
terre concomitante à la récolte des organes souterrains, les risques de
casse de matériel lorsque les organes récoltés sont situés au ras du
sol... Les cultures à graines sont récoltées par des moissonneuses-batteuses
(largeur de travail 3 à 5 m), munies de différents accessoires propres
à chaque culture (releveurs, barre de coupe verticale, becs...). Les ensileuses
(coupe plus hachage) servent à récolter les fourrages en vert (surtout
maïs et graminées fourragères) destinés à être stockés dans des
silos par fermentation anaérobie. Les machines à récolter les organes
souterrains intègrent sur un seul engin différentes fonctions :
effeuillage, décolletage, arrachage, nettoyage pour les racines de
betteraves sucrières; arrachage, tamisage, effanage, triage pour les
tubercules de pommes de terre. Enfin, sont souvent associées aux opérations
de récolte proprement dites des actions de gestion des résidus de
culture, comme le pressage de la paille par exemple.
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